La Guinée-Bissau a basculé jeudi dans une nouvelle transition militaire après l’investiture du général Horta N’Tam, chef d’état-major de l’armée de Terre, désormais président d’une transition annoncée pour un an. Cette nomination intervient au lendemain d’un coup d’État ayant renversé le président sortant Umaro Sissoco Embalo et suspendu le processus électoral.
À Bissau, la capitale, les rues sont restées quasi désertes sous un imposant dispositif sécuritaire. Les abords du palais présidentiel, théâtre de tirs la veille, étaient quadrillés par des soldats en armes. Les militaires ont multiplié les contrôles, installé des check-points et fermé de nombreuses artères, plongeant la ville dans un climat d’attente.
Le putsch survient à la veille de l’annonce des résultats provisoires des élections du 23 novembre, revendiqués à la fois par le camp Embalo et par celui de l’opposant Fernando Dias de Costa. Les forces armées disent avoir agi pour “garantir la sécurité nationale” et dénoncent un “plan de déstabilisation impliquant des barons de la drogue”.
Le président déchu ainsi que l’opposant historique Domingos Simoes Pereira ont été arrêtés. La Cedeao a immédiatement condamné ce nouveau coup de force, le qualifiant de “menace directe pour la stabilité régionale” et d’atteinte grave à l’ordre constitutionnel.
Malgré l’ouverture annoncée des frontières, la Guinée-Bissau, habituée aux putschs depuis 1974, s’engage à nouveau dans une période d’incertitude politique.

















