Du Bénin au Niger, du Mali au Gabon, en passant par le Soudan et la Guinée, l’Afrique vit une vague inédite de coups d’État militaires. Un phénomène révélateur d’un malaise profond, selon les analystes. Pour Beverly Ochieng du cabinet Control Risks, ces putschs sont le fruit d’une combinaison explosive : griefs socio-économiques persistants, insécurité chronique et perte de confiance dans les pouvoirs civils.
Dans de nombreux pays, les armées, historiquement enracinées dans la vie politique, interviennent lorsqu’elles estiment que les dirigeants élus échouent à protéger les populations face aux insurrections armées, notamment au Sahel. À cela s’ajoute une désillusion massive de la jeunesse, alimentée par la corruption et l’absence de perspectives. Une enquête du réseau Afrobarometer montre que si les jeunes restent attachés à la démocratie, ils sont de plus en plus insatisfaits de son fonctionnement réel.
Autre facteur clé souligné par Bakary Sambe : la spécificité des anciennes colonies françaises, caractérisées par un pouvoir présidentiel très concentré, une dépendance économique persistante et une gouvernance souvent affaiblie. Un terrain idéal pour des armées qui se présentent désormais comme des « sauveurs », promettant sécurité et rupture avec les anciennes élites.
Ce cycle de putschs met aujourd’hui en péril la stabilité démocratique du continent, tout en révélant l’urgence de réformes profondes capables de restaurer la confiance entre l’État et les citoyens.
Source: Africa News

















