En janvier 2024 à Lilongwe, la petite Chisomo, deux ans, lutte entre la vie et la mort à cause de la rougeole. Fièvre extrême, toux sévère, taches de Koplik, puis pneumonie : sa mère, Grace, assiste impuissante à l’aggravation rapide de la maladie. L’enfant survivra, au prix de longs mois de convalescence. À des milliers de kilomètres, dans le Kasaï en RDC, Julien Kabasele n’a pas eu la même chance : son fils Emmanuel, trois ans, décède faute d’avoir reçu la seconde dose de vaccin.
Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé publié fin novembre, la vaccination a permis de réduire de 88 % les décès dus à la rougeole depuis 2000, sauvant près de 59 millions de vies. Pourtant, en 2024, environ 95 000 personnes en sont encore mortes, majoritairement des enfants de moins de cinq ans. La maladie, la plus contagieuse au monde, profite de la moindre faille dans la couverture vaccinale.

Si l’Afrique a enregistré une baisse globale de 40 % des cas depuis 2019, les inégalités restent criantes : alors que le Botswana, le Rwanda, le Sénégal et la Tanzanie progressent, des pays comme la RDC, l’Éthiopie, l’Angola et Madagascar connaissent de graves flambées. Plus de 30 millions d’enfants dans le monde ont manqué leur vaccin en 2024, dont un tiers en Afrique.
Pour l’OMS, chaque décès est une tragédie évitable. Et pour les parents comme Grace, le message est clair : « le vaccin n’est pas un choix, c’est un bouclier ».
Source: TRT Africa English












