En visite officielle en Turquie jusqu’à dimanche, le pape Leo XIV a été accueilli jeudi à Ankara par le président Recep Tayyip Erdogan, qui a salué “un moment crucial” pour le dialogue entre mondes chrétien et musulman. Il s’agit du premier déplacement international du souverain pontife, qui doit également se rendre à Istanbul et à Iznik, haut lieu du christianisme primitif.
Lors d’une allocution commune au palais présidentiel, Erdogan a souligné que la visite intervient dans un contexte de tensions régionales et globales. Il a insisté sur la “portée pacificatrice” des messages délivrés depuis Ankara, dénonçant la montée de “l’islamophobie et de la xénophobie” en Occident, qu’il considère comme un cercle vicieux alimentant conflits et divisions.
Évoquant l’Ukraine, le président turc a jugé déterminants les appels du pape en faveur du dialogue, réaffirmant l’engagement d’Ankara à soutenir les efforts diplomatiques. Concernant Gaza, il a dénoncé les attaques israéliennes contre des sites civils, notamment des églises, et a réitéré la nécessité d’une solution à deux États fondée sur les frontières de 1967.
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Le pape, de son côté, a loué la diversité interne de la Turquie et appelé Ankara à poursuivre son rôle de médiateur dans une Méditerranée et un monde traversés par les crises. Il a mis en garde contre la multiplication des conflits armés, évoquant même le risque d’une troisième guerre mondiale si les puissances persistent dans des logiques de domination économique et militaire.
“Plus que jamais, nous avons besoin de bâtisseurs de dialogue”, a insisté Leo XIV, appelant à faire de la Turquie “une source de stabilité et de rapprochement entre les peuples”.
















