Le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre indien Narendra Modi ont lancé à New Delhi un sommet d’une journée largement dominé par les enjeux énergétiques et les sanctions occidentales liées au conflit en Ukraine. Cette visite, la première de Poutine en Inde depuis 2022, intervient dans un contexte de forte pression diplomatique exercée par les États-Unis, alors que New Delhi cherche un assouplissement des sanctions pénalisant ses importations de pétrole russe.
La Russie, qui reste le principal fournisseur d’armes de l’Inde, souhaite intensifier ses relations économiques en portant les échanges bilatéraux à 100 milliards de dollars d’ici 2030, contre un record de 68 milliards en 2024. Mais cette dynamique commerciale est fragilisée par les récentes décisions américaines : en août, Donald Trump a doublé les tarifs douaniers sur les produits indiens, passant de 25 % à 50 %, pour sanctionner la poursuite des achats de pétrole russe par New Delhi.

En novembre, la pression s’est accentuée avec l’entrée en vigueur de sanctions directes visant Rosneft et Lukoil, qui représentent 60 % des importations pétrolières indiennes. Washington menace désormais de sanctionner toute entreprise étrangère commerçant avec ces groupes énergétiques.
L’Inde se dit injustement ciblée et rappelle que plusieurs pays occidentaux continuent de commercer avec Moscou « lorsque cela sert leurs propres intérêts ». Une critique reprise par Vladimir Poutine, qui dénonce une politique américaine à géométrie variable.
Pris entre impératifs énergétiques, souveraineté stratégique et tensions géopolitiques croissantes, New Delhi voit son traditionnel équilibre diplomatique entre Washington et Moscou devenir de plus en plus difficile à maintenir.
Source: Al Jazeera

















