Le Sénégal commémore cette année le 81ᵉ anniversaire du massacre de Thiaroye, où des soldats africains, connus sous le nom de « Tirailleurs sénégalais », ont été fusillés par l’armée française en 1944 pour avoir réclamé leurs primes de guerre à leur retour de la Seconde Guerre mondiale. Cet épisode tragique reste une plaie ouverte dans les relations franco-sénégalaises.
Un rapport de 301 pages, commandé par le gouvernement sénégalais et remis au président Bassirou Diomaye Faye, confirme que le massacre a été « planifié et coordonné », destiné à empêcher que la vague de revendications issues des colonies ne fragilise le système colonial français. Selon les chercheurs, le nombre de victimes serait compris entre 300 et 400, bien au-delà des chiffres officiels français de 30 à 70 morts. Certains soldats auraient été tués en dehors du camp, notamment dans les gares, et des blessés auraient été transférés au cimetière de Thiaroye.
Le rapport souligne également les tentatives françaises de dissimulation et les difficultés à accéder aux archives, certaines étant encore à Paris. Le gouvernement sénégalais réclame la révision des procès des survivants et la participation de la société civile africaine et européenne, ainsi qu’une reconnaissance officielle et des excuses de la France aux familles des victimes.
Pour honorer la mémoire des Tirailleurs sénégalais et sensibiliser l’opinion publique, le Sénégal prévoit la construction d’un monument à Thiaroye et la modernisation du musée dédié au massacre. Le pays souhaite également intégrer l’événement dans les programmes scolaires et donner à la commémoration une dimension internationale.
Le massacre de Thiaroye concerne des soldats originaires de plusieurs pays africains, dont le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, le Bénin, le Cameroun, le Congo, et d’autres anciennes colonies françaises. Il reste un symbole du combat pour la mémoire et la justice face aux crimes coloniaux.

















