Les paramilitaires soudanais des Forces de Soutien Rapides ont affirmé dimanche avoir pris le contrôle du quartier général de l’armée à el-Facher, en proclamant « victoire » dans la dernière grande ville du Darfour qui échappait encore à leur contrôle.
« Après des combats acharnés », les Forces de soutien rapide (FSR) ont « libéré la 6ᵉ division à el-Facher dans l’État du Darfour-Nord, brisant ainsi la puissance de l’armée », affirme un communiqué de « victoire » étayé par une série de vidéos, dont certaines tournées à l’intérieur du quartier général.
L’armée soudanaise est restée silencieuse mais le comité de résistance populaire, un regroupement civil allié de l’armée, a démenti dans un communiqué que la prise de ce bastion marque la chute complète de la ville dans une région presque entièrement contrôlée par les FSR.
La population d’El Fasher « résiste face aux milices (…) », affirme le comité, en évoquant une « phase importante et critique » des combats après 18 mois de siège.
À défaut d’accès à el-Facher, l’Agence France-Presse n’a pu confirmer de visu la situation sur le terrain et les assertions de chaque camp.
Soumis depuis des mois à des combats meurtriers, avec des attaques régulières de drones de plus en plus fréquentes ces dernières semaines, les habitants d’el-Facher manquent de tout, selon les témoignages recueillis sur place.
Selon l’ONU, 260 000 civils – dont la moitié sont des enfants – manquent de nourriture, d’eau et de soins.
Selon des images satellites analysées par le Humanitarian Research Lab (HRL) de l’Université Yale, el-Facher est ceinturée par près de 68 kilomètres de remblais, avec pour seule issue un corridor de trois à quatre kilomètres.
Depuis avril 2023, la guerre entre le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l’armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d’État de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué ce que l’ONU qualifie de « pire crise humanitaire au monde ».

















