La tension est retombée entre Ouagadougou et Abuja. Le Nigeria a officiellement présenté ses excuses au Burkina Faso après l’atterrissage non autorisé d’un avion militaire nigérian sur le territoire burkinabè, un incident qui avait rapidement pris une dimension sécuritaire et politique.
Le 8 décembre, un avion de transport militaire C-130 nigérian, en route vers le Portugal, avait pénétré l’espace aérien du Burkina Faso sans autorisation préalable, avant d’effectuer un atterrissage d’urgence à Bobo-Dioulasso. Si Abuja évoquait un problème technique et une manœuvre conforme aux règles internationales de sécurité aérienne, les autorités burkinabè y ont vu une atteinte à leur souveraineté, conduisant à la rétention temporaire de l’appareil et de ses onze occupants.
La crise a été désamorcée après une médiation diplomatique de haut niveau. Quelques heures avant la libération de l’équipage, le président de la Transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, a reçu le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Maitama Tuggar, porteur d’un message de « solidarité et de fraternité » du président Bola Ahmed Tinubu.
Reconnaissant des irrégularités dans la procédure de survol, le chef de la diplomatie nigériane a présenté des excuses formelles, saluant au passage le professionnalisme et l’hospitalité des autorités burkinabè. L’avion et ses occupants ont été libérés dans la foulée.
L’incident avait provoqué une alerte maximale au sein de la Confédération des États du Sahel (AES), qui avait dénoncé un « acte inamical » et rappelé sa doctrine de fermeté face à toute violation de son espace aérien. Dans un contexte de rupture avec la Cédéao et de fortes tensions régionales, cette résolution rapide par le dialogue apparaît comme un signal d’apaisement, démontrant que la coopération sécuritaire et diplomatique reste possible malgré les fractures politiques en Afrique de l’Ouest.
Source: ActuNiger















