Cinq jours après la tentative de coup d’État déjouée contre le président Patrice Talon, la justice béninoise a franchi un nouveau cap. Un mandat d’arrêt a été émis le 12 décembre à l’encontre de Kemi Seba, président de l’ONG Urgences Panafricanistes. Il est poursuivi pour apologie du terrorisme et incitation à la révolte, des faits passibles de deux à cinq ans de prison et de lourdes amendes pouvant atteindre dix millions de francs CFA, selon une source judiciaire.
À l’origine de cette procédure, une vidéo publiée le 7 décembre, dans laquelle l’activiste se félicitait du prétendu renversement du chef de l’État béninois et évoquait la possibilité d’une nouvelle tentative si le pouvoir ne se « remettait pas en question ». Des propos jugés graves par les autorités, dans un contexte sécuritaire régional déjà fragile.
De son côté, Kemi Seba rejette toute légitimité à cette décision. Dans une réaction au ton provocateur, il tourne en dérision le mandat d’arrêt, parlant d’une « erreur stratégique monumentale du camp néocolonial ». Affirmant que cette mesure n’aura « aucune incidence » sur lui, il revendique la poursuite de son combat idéologique, qu’il présente comme une lutte géopolitique contre ce qu’il qualifie de domination néocoloniale.
Cette affaire, à forte charge politique, ravive le débat sur les limites de la liberté d’expression, la responsabilité des leaders d’opinion en période de crise, et la réponse judiciaire face aux discours jugés déstabilisateurs.
Source: Africa News
















