La CEA propose cinq solutions pour la transformation économique de l’Afrique

Alors que l’Afrique lutte contre des défis croissants, les experts appellent à des actions urgentes pour garantir l’avenir économique du continent.

Newstimehub

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27 Nov, 2024

Alors que l’Afrique lutte contre des défis croissants, tels que les effets dévastateurs du changement climatique, les experts appellent à des actions urgentes pour garantir l’avenir économique du continent.

Alors que l’Afrique lutte contre des défis croissants, tels que les effets dévastateurs du changement climatique, les niveaux de dette en hausse, les inégalités systémiques et un système financier mondial déséquilibré, les experts appellent à une action urgente pour sécuriser l’avenir économique du continent.

Lors de la Conférence économique de l’Afrique 2024, intitulée « Garantir l’avenir économique de l’Afrique dans un environnement d’incertitude croissante », le secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), Claver Gatete, a présenté une série de cinq solutions interconnectées pour faire face à ces crises et guider l’Afrique vers une transformation économique.

Crise climatique et pertes économiques

L’Afrique fait face à de graves conséquences économiques dues au changement climatique. Les pertes annuelles estimées dues aux catastrophes climatiques varient entre 290 et 440 milliards de dollars, mettant en péril la durabilité future du continent. De plus, l’écart de financement pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) pour l’Afrique a atteint un niveau surprenant de 1,3 trillion de dollars par an.

Gatete a souligné que « le besoin d’une action urgente n’a jamais été aussi clair. Si nous voulons transformer ces défis en opportunités, il est temps d’agir maintenant. »

Solutions proposées pour la croissance économique

Valeur ajoutée : la clé de la diversification économique
Malgré l’abondance de ses ressources naturelles, l’Afrique continue d’être insuffisante en matière de production industrielle, dépendant largement des importations de biens dérivés de ses matières premières. Gatete soutient que l’avenir de l’Afrique réside dans la transformation de ces ressources brutes en produits à valeur ajoutée et la promotion des chaînes de valeur régionales pour stimuler la croissance économique.

Il a appelé à la mise à l’échelle de modèles réussis à travers le continent, citant des exemples comme l’industrie de la viande bovine au Botswana, la production de cuir en Éthiopie, et les industries du cacao au Ghana et en Côte d’Ivoire. « Déverrouiller le potentiel de l’énergie renouvelable de l’Afrique et créer des chaînes de valeur solides peut contribuer à créer des emplois et à positionner le continent en tant qu’acteur économique mondial important », a-t-il déclaré.

Attirer des investissements privés
Gatete a souligné l’importance d’attirer des investissements privés pour aller au-delà de la dépendance à l’aide étrangère. Cela peut être accompli en réduisant les risques des opportunités d’investissement grâce à une meilleure gouvernance, transparence et des mécanismes financiers innovants. Il a pris l’exemple de l’initiative de production de vaccins du Rwanda pour illustrer comment la création de valeur locale peut attirer des partenariats internationaux.

« Il est essentiel que l’Afrique répète ce type de succès dans d’autres secteurs », a-t-il averti.

Accroître le commerce intra-africain
Une autre étape clé dans l’intégration économique de l’Afrique est la mise en œuvre accélérée de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Gatete a souligné qu’une véritable intégration régionale ne peut se réaliser sans la libre circulation des biens, des services et des personnes. Les gouvernements doivent travailler ensemble pour éliminer les barrières commerciales et promouvoir une coopération intra-africaine plus forte.

Réforme des systèmes financiers mondiaux
Le secrétaire exécutif de la CEA a également appelé à une révision complète du système financier mondial, qui exclut systématiquement l’Afrique des processus de prise de décision clés. Il a soutenu que les intérêts de l’Afrique, notamment en matière de financement des ODD, d’adaptation au changement climatique et de croissance équitable, devraient être prioritaires.

Gatete a suggéré d’augmenter la mobilisation des ressources locales et de promouvoir des instruments financiers innovants tels que les obligations vertes, les obligations bleues et les obligations liées à la durabilité pour renforcer la résilience et la souveraineté financière de l’Afrique.

Réorganisation des systèmes fiscaux
Le taux de fiscalité du PIB de l’Afrique reste bien en deçà de la moyenne mondiale, à seulement 15,6 %. Gatete a proposé de moderniser les systèmes fiscaux, d’étendre la base fiscale pour inclure le secteur informel, et d’utiliser les technologies numériques pour améliorer l’efficacité de la collecte des impôts. « En augmentant les recettes fiscales, même d’un petit écart, l’Afrique peut créer des milliards de dollars de fonds nécessaires », a-t-il affirmé.

Appel à l’action urgente

Alors que les défis économiques de l’Afrique continuent de croître, les dirigeants du continent doivent agir résolument pour créer un avenir économique plus durable et résilient. Les solutions proposées par Gatete représentent une approche globale pour répondre aux problèmes urgents de l’Afrique, mais il a averti que des efforts rapides et coordonnés seront nécessaires pour éviter davantage de retards.

« Le potentiel transformateur de l’Afrique est immense », a-t-il conclu. « Mais pour libérer pleinement ce potentiel, nous devons faire face directement à ces défis. »