D’ici 2050, l’Afrique, qui devrait devenir le continent le plus urbanisé, a besoin de davantage d’investissements pour éviter une explosion des bidonvilles

Selon Abimbola Akinajo, directrice générale de Lamata au Nigeria, les grandes villes africaines partagent une même réalité : un manque de financement criant.

Newstimehub

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9 Déc, 2024

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Selon Abimbola Akinajo, directrice générale de Lamata au Nigeria, les grandes villes africaines partagent une même réalité : un manque de financement criant.

Lors de la table ronde sur le thème « Mobilisation, financement pour le développement et la planification urbaine », organisée dans le cadre du Forum de l’investissement en Afrique du 4 au 6 décembre à Rabat, au Maroc, des experts ont mis en lumière une réalité commune aux grandes villes africaines : un manque criant de financement.

Hastings Chikoko, directeur principal des villes chez Big Win Philanthropy, a souligné les défis posés par une urbanisation incontrôlée, observant que la migration vers les villes continuera. Il a posé la question cruciale : « Que peut-on faire ? » Eric Gumbo, directeur adjoint chez G & A Advocates LLP au Kenya, a noté l’absence de planification urbaine, citant le manque d’infrastructures de logement et la prolifération des bidonvilles. « Nos pays n’ont pas de marge budgétaire, ce qui se reflète dans nos villes », a-t-il ajouté, faisant référence à un ratio dette/PIB moyen de 65 % en Afrique.

Abimbola Akinajo, directrice générale de Lamata au Nigeria, a réitéré l’urgence d’une meilleure mobilisation des ressources pour les villes africaines. Les panélistes ont proposé d’élargir les sources de financement en attirant des investisseurs privés, des institutions de financement du développement, des fonds d’investissement et des fonds de pension. Ils ont également souligné l’importance de la gouvernance municipale, de la planification, du renforcement des capacités et de la modernisation de la collecte des revenus pour renforcer les stratégies d’investissement urbain.

En Afrique du Sud, Ednick Muswell de la municipalité d’eThekwini a illustré comment une bonne discipline budgétaire et une gestion rigoureuse peuvent renforcer la confiance des investisseurs, partageant le succès de sa ville dans l’obtention d’investissements provenant de fonds de pension américains et de banques. Cependant, Hastings Chikoko a averti que les villes africaines sont souvent victimes de la perception d’un risque élevé chez les investisseurs, rendant l’emprunt prohibitif.

Mohan Vivekanandan, directeur exécutif de la DBSA, a appelé à des projets urbains bien structurés pour attirer la participation du secteur privé, tandis qu’Abdouraman Diallo du Fonds de solidarité africain a insisté sur la nécessité d’un soutien significatif pour répondre aux besoins critiques d’infrastructure urbaine, tels que les routes, le logement et l’assainissement.

Mettre en avant l’innovation financière, Nezha Hayat, présidente de l’Autorité du marché des capitaux du Maroc, a présenté le succès du pays avec les obligations vertes et municipales. Thierno Habib-Hann, PDG de ShafDB, a plaidé pour des solutions de logement abordables, appelant à investir dans un marché estimé à 700-800 milliards de dollars.

En clôture, Solomon Quaynor, vice-président de la Banque africaine de développement, a rappelé les efforts de la Banque pour offrir un accès compétitif au financement et soutenir les partenariats public-privé. Il a annoncé que six projets totalisant plus de 4 milliards de dollars avaient attiré un intérêt significatif des investisseurs lors du Forum.