Le Pont Maréchal de Matadi : 41 ans d’histoire

Réhabilitation du pont Maréchal de Matadi grâce au financement japonais : un symbole de coopération entre le Japon et la République Démocratique du Congo

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24 Déc, 2024

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Réhabilitation du pont Maréchal de Matadi grâce au financement japonais : un symbole de coopération entre le Japon et la République Démocratique du Congo

Depuis son ouverture en 1983, le pont Maréchal de Matadi a joué un rôle crucial dans le transport de personnes et de marchandises, tout en demeurant une attraction touristique majeure de la province du Kongo-Central. Malgré son âge, ce pont emblématique est actuellement en cours de réhabilitation.

Réhabilitation financée par le Japon
Après 41 ans d’existence, le pont Maréchal de Matadi, situé à Matadi, sera réhabilité grâce à un financement japonais. Un accord a été signé lundi entre l’ambassadeur du Japon en République Démocratique du Congo et la ministre des Affaires étrangères du pays, Thérèse Kayikwamba Wagner. Le Japon a alloué une somme de 15 millions de dollars américains pour réhabiliter non seulement le pont, mais également les voies d’accès.

Un symbole de coopération bilatérale
Le pont Maréchal Mobutu, également connu sous le nom de « Pont du Président Mobutu », est un pont suspendu traversant le fleuve Congo à Matadi. Il relie la ville de Matadi à la région de Seke-Banza sur la route de Boma. Ce pont facilite les échanges commerciaux entre les districts de Cataractes et de Bas-Congo. La construction de l’infrastructure a débuté en 1979 et a été achevée en 1983. Depuis son inauguration, il a été entretenu par l’Organisation des Équipements de Muz-Kinshasa (OEBK), avec le soutien du Japon. Cependant, après les émeutes de Kinshasa en 1991, qui ont plongé le Zaïre dans une période d’instabilité, le Japon a suspendu son aide, laissant l’entretien du pont à l’OEBK. Ce n’est qu’en 2012 que le Japon est revenu pour soutenir à nouveau le projet, jusqu’à la signature de l’accord de réhabilitation lundi dernier.

Témoignage d’une ère de mégalomanie
Le dictateur Mobutu Sese Seko, connu pour ses ambitions mégalomanes, souhaitait construire une infrastructure à la hauteur de son pouvoir. Le pont Maréchal incarne cette ambition. Long de 722 mètres, il est resté, jusqu’à sa déposition en 2018 par le pont Maputo-Catembe, le plus grand pont suspendu d’Afrique. Avec le pont Kongolo, il est le seul pont traversant le bassin du fleuve Congo. Sa construction a mobilisé les technologies les plus avancées du Japon à l’époque, avec l’envoi d’au moins 74 experts japonais pour superviser sa réalisation aux côtés des ingénieurs de l’OEBK.

Un joyau de résistance face au temps
Plus de 40 ans après son inauguration, le pont conserve toute sa majesté et continue d’attirer les touristes. Selon le ministre des Transports de la province du Kongo-Central, Édouard Samba Nsitu, même après l’effondrement d’un mur de soutènement du pont il y a quelques semaines, la solidité et la grandeur du pont demeurent intactes. Cependant, lors d’une inspection réalisée il y a quelques années, la présence de rouille dans les câbles a été observée, ce qui a conduit à la mise en place d’un plan de maintenance et de gestion intégrant les dernières techniques. La réhabilitation prévue renforcera la solidité et la durabilité de cette infrastructure, toujours source de fierté pour les Congolais.