Dans une course sans précédent réunissant quatre candidats pour la présidence de la Commission de l’Union africaine (UA), Richard Randriamandrato, ancien ministre malgache, se positionne comme un concurrent atypique.
Face à des rivaux emblématiques tels que Raila Odinga du Kenya ou Anil Gayan de Maurice, il joue la carte de l’innovation et du pragmatisme pour se démarquer. Bien que son entrée en lice soit mesurée, il pourrait réserver des surprises lors des élections prévues en février 2025.
Un candidat hors du commun Contrairement à ses rivaux, Richard Randriamandrato ne possède pas un parcours politique traditionnel. Fort d’une riche expérience dans le secteur privé et les ONG, il prône une approche pragmatique et flexible. Ancien ministre de l’Économie et des Finances, puis ministre des Affaires étrangères, il a démontré ses compétences en négociant avec des institutions internationales telles que la Banque mondiale et le FMI. Sa carrière, marquée par une position controversée contre l’annexion de territoires ukrainiens par la Russie en 2022, témoigne de son indépendance d’esprit.
Une vision diplomatique ambitieuse Randriamandrato défend une diplomatie africaine plus proactive et résolument tournée vers le monde. Il souhaite renforcer la coopération entre les pays africains et donner à l’Union africaine plus de poids sur la scène internationale. Selon lui, l’Agenda 2063, grand projet de développement pour le continent, doit devenir une priorité stratégique et bénéficier d’une mise en œuvre plus concrète. Sa campagne repose également sur une critique subtile du fonctionnement actuel de la Commission de l’Union africaine (AUC), dont les pouvoirs sont limités face aux États membres.
De grands obstacles à surmonter Malgré ses ambitions, Randriamandrato devra faire face à de redoutables concurrents. La figure politique iconique du Kenya, Raila Odinga, est considérée comme la grande favorite grâce à sa réputation et son réseau influent. Cependant, le candidat malgache s’appuie sur une stratégie raisonnée et nous rappelle que « le bruit ne provient pas d’une forêt en pleine croissance ».
De plus, il devra convaincre les États membres de l’importance de réformer une institution qui, par moments, semble inefficace. Le défi résidera dans la mobilisation d’un soutien suffisant pour surmonter les divisions régionales et politiques.
Une élection à haut risque Cette course à la présidence se déroule dans un contexte où l’Union africaine cherche à renforcer son rôle face aux défis économiques, sécuritaires et climatiques. Le futur président de la Commission devra unir les États membres autour d’une vision commune tout en concrétisant les changements nécessaires. Pour Randriamandrato, ce défi représente une occasion unique de placer Madagascar au centre des décisions continentales.