Près de Johannesbourg, dans le parc agricole de Westonaria, une initiative agricole unique crée une véritable différence.
Dans les rangées de tomates et de laitues, les travailleurs collaborent silencieusement et communiquent en langue des signes. Ces agriculteurs font partie du collectif Voiceout de l’agriculture des sourds, fondé par l’entrepreneuse Matebogo Victoria, elle-même sourde.
Les luttes personnelles de Victoria pour l’accessibilité tout au long de son parcours éducatif et professionnel l’ont inspirée à créer Voiceout. « Beaucoup de personnes sourdes sont au chômage et isolées en raison des barrières de communication », explique-t-elle. Son objectif était de doter la communauté sourde de compétences agricoles et d’opportunités d’emploi significatives.
Pour des travailleurs comme Sibongile Maake, cette initiative a été transformative. « Ici, je peux communiquer, gagner un salaire et acquérir des compétences qui m’aident à subvenir à mes besoins », partage-t-elle. De même, un autre membre, John, apprécie grandement le fait de travailler dans un environnement où sa langue est comprise, ce qui facilite considérablement sa vie.
Le collectif a rapidement grandi, et la demande pour ses produits frais a conduit à l’ouverture de deux fermes supplémentaires. Ils approvisionnent désormais des supermarchés locaux et des chaînes de magasins, prouvant ainsi le succès de ce modèle inclusif.
Cette initiative coïncide avec la récente reconnaissance de la langue des signes en Afrique du Sud comme 12e langue officielle du pays, un pas vers davantage d’inclusion et d’accessibilité.
Le collectif Voiceout de l’agriculture des sourds ne transforme pas seulement des vies, il établit également un précédent pour l’emploi inclusif dans l’agriculture.